
Interview de Mano Gentil, autrice jeunesse

Dans le cadre de la version hybride de notre édition du salon du livre, nous avons le plaisir d’interviewer Mano Gentil, autrice jeunesse (mais pas seulement !). Elle nous parle de son parcours, de ses procédés d’écriture et de ses inspirations. Bonne lecture !
Pouvez-vous vous présenter, ainsi que votre parcours ?
Quand je regarde mon âge, je me dis que je ne fais plus partie des jeunes auteurs ! J’ai 60 ans, j’ai vécu ma jeunesse dans les années 80 et j’ai suivi un parcours universitaire en Lettres modernes jusqu’au troisième cycle. J’ai fait une spécialisation en communication dans une école supérieure, ce qui m’a valu par la suite de partager ma vie entre l’écriture technique au travail et l’écriture romanesque pour ma production littéraire. C’est justement cette sorte de schizophrénie qui a fait que j’ai choisi pour mes 40 ans de m’offrir le luxe de « n’être plus qu’écrivaine ». Ce jour-là, j’ai prononcé ma peine de vie ! Enfin, j’allais vivre librement… En tout cas, c’est ce que je croyais. Mais écrire, être éditée, c’est s’enchaîner, même si les chaînes sont belles.
Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ?
L’amour des mots depuis mon plus jeune âge (c’est bête, mais c’est vrai) et aussi un déclic très personnel aux alentours de 30 ans. Jusque-là, je ne m’autorisais pas à écrire, ayant étudié trop de belles phrases et trop de beaux auteurs. Et puis, c’est venu grâce à la commande que m’a faite J.B Pouy d’écrire un Poulpe. Et, en novembre 1996, « Boucher double » à inauguré la série « Cheryl »… C’est là que mon aventure éditoriale a commencé.
Pourquoi écrire pour la jeunesse ? Qu’est-ce cela vous offre de plus que d’écrire pour les adultes ?
J’ai commencé à écrire pour la Jeunesse, après avoir publié 3 romans en Littérature générale. C’était un réflexe de maman : ma fille Jeanne avait 10 ans, était grande lectrice, et je voulais participer à son bonheur. Bien raté car elle n’a pas spécialement aimé me lire ! « Tu es ma maman et ce n’est pas facile ».
Malgré cette déconvenue, premier manuscrit envoyé, premier roman vite édité. J’ai poursuivi avec bonheur car le milieu de la jeunesse me plaît énormément. Le relationnel avec les éditeurs, comme les rencontres avec mon jeune public dans les ateliers d’écriture ou avec les enseignants.
Quel est votre processus d’écriture ? Est-ce que vous avez un plan déterminé avant de rédiger chaque histoire, ou est-ce que vos histoires se déroulent pendant que vous les écrivez ?
Pour la jeunesse comme pour les adultes, je n’ai pas de plan très élaboré. Je trace souvent un schéma avec des lignes qui se croisent et s’entrecroisent pour tracer un début, un milieu, une fin. Ensuite, je laisse très libres mes personnages. J’aime qu’ils me surprennent.
À partir de quoi trouvez-vous de l’inspiration pour vos romans ?
Je ne sais pas. C’est comme ça. Une graine qui a germé des jours, des mois et soudain je m’empare du sujet qui me fait frémir. Tout démarre lorsque j’ai la première phrase.
Qu’est-ce qui vous a inspirée à écrire Les combats d’Achille ?
C’est une commande des Éditions Nathan. J’ai trouvé l’idée de la collection intelligente et cela m’a parlé immédiatement. On s’est mis d’accord sur le personnage à traiter. Puis je me suis emparé d’Achille avec ma propre sensibilité, ma propre vision de ce héros mythologique que je trouvais, il faut bien l’avouer, un peu trop infatué à mon goût !
Écrivez-vous dans l’optique de faire passer un message ?
Un message, oui, mais je ne souhaite jamais devenir didactique. Ce n’est pas mon rôle. Je veux juste que, au travers de mes romans, derrière les mots et les idées, les jeunes trouvent de quoi réfléchir.
Quels auteurs jeunesse vous ont inspirée ou continuent de le faire aujourd’hui ?
Je ne crains pas de dire que de 8 à 10 ans, j’ai dévoré le « Club des cinq » ! Ensuite, mon père étant un bon lecteur, j’ai découvert à mon entrée au collège les livres de Romain Gary et « la vie devant soi » (je ne savais pas !), Sagan, Cesbron… Pour les plus marquants. Et puis… et puis « Le lys de Brooklyn » de Betty Smith qui a été pour moi une détonation…
Quel est le livre jeunesse qui est un incontournable pour vous ?
Je me le demande chaque jour !
Quel conseil donneriez-vous à un quelqu’un qui souhaiterait se lancer dans l’écriture de roman pour la jeunesse ?
Juste de croire en soi. D’aller au bout de son travail et de son rêve.
Combien de temps mettez-vous pour écrire un roman ?
Ma période d’écriture est janvier/février ensuite je partage mon temps entre ateliers d’écriture et ma tribu à laquelle je tiens beaucoup ! Très souvent, je corrige durant l’été pour des parutions en septembre ou janvier. Pour répondre précisément à votre question, je mets 3/6 mois pour écrire un livre jeunesse et un à deux ans pour un livre adulte. Ensuite, il faut les faire éditer, mais cela est une autre histoire !
Que préférez-vous dans votre collaboration avec votre éditeur ?
La franchise, l’honnêteté intellectuelle et financière !

Si vous souhaitez découvrir les ouvrages de Mano Gentil, rendez-vous sur son site internet ! Vous pouvez également retrouver Les combats d’Achille, directement en lien avec notre thématique de cette édition 2022, en vente sur internet et dans vos librairies fétiches.
Crédit photo : Melania Avanzato

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